L’étude (le livre)
Vous vous approchez du pupitre où vous trouvez un livre en bien piteux état. Mais contrairement au reste, ce n’est pas dû à l’usure mais parce que quelqu’un s’est acharné à déchirer et bruler les pages, même si ce n’était pas récemment.
Vous essayez de reconstituer les feuillets mais l’ouvrage est tellement abimé que c’est peine perdue. Cependant, vous arrivez à sauver un bout de page, une sorte de lettre sur laquelle est écrit :
“Véra mon amour,
Quand tu liras cette lettre, je serai parti. Pas définitivement je te rassure ! Je ne pourrais considérer continuer à vivre sans toi. Mais depuis que je t’ai rencontrée, j’ai remis à plus tard des obligations qui sont maintenant devenues impossibles à ignorer, si j’en juge l’attaque de golems que nous avons subie la semaine dernière…
Te souviens-tu de notre première rencontre ? Je marchais nonchalamment sur la pelouse de notre école lorsque mon regard se posa sur toi alors que expliquait à Joanna Gilbert que sa rédaction sur la Haute Magie Transformatrice n’était, je te cite, “rien de mieux qu’un ramassis d’élucubrations que seule une mage en manque de cellules grises pourrait formuler”. Alors que j’y pense maintenant, ça me fait encore sourire. Mais là où je veux en venir, c’est que je suis tombé instantanément amoureux éperdument de toi. Et depuis ce jour, j’ai juré de ne jamais cesser de t’aimer, quelques en soient les conséquences.
Mais je n’ai pas été honnête avec toi : à fuir mes responsabilités pendant toutes ces années de bonheur à tes côtés, j’ai causé du tort à beaucoup de monde, et surtout à ma famille.
Je sais que j’ai dit que j’étais orphelin mais la vérité est bien différente et je n’ai jamais trouvé le courage de te l’avouer, probablement de peur que tu me quittes.
Alors je me lance : je suis… ou plutôt, je ne suis pas mortel. Je suis ce que vous appelez un “dragon”. Je suis né avant que les étoiles de ce monde n’apparaissent, dans une autre réalité qui a depuis bien longtemps disparue. Je sais que c’est difficile à croire mais je pense que tu avais déjà des soupçons sur ma nature surnaturelle. En tombant amoureux de toi, je me suis parjuré, et ai causé offense à ma famille, à ma lignée, et pour ceci j’ai été condamné à mort. Et c’est pour cela que je suis parti : je suis allé plaider ma cause auprès de mes pairs.
Mais ce n’est pas tout et la suite ne va pas te plaire. Je suis aussi déjà fiancé à un autre être comme moi. Je n’ai pas eu le choix : ces alliances sont décidées à la naissance chez nous. Mais cela ne m’exonère pas de mon devoir et je me dois d’aller rompre en bon-et-due forme.
Je sais que cela fait beaucoup mais…”
La fin de la lettre est brûlée et vous ne saurez jamais la suite. Vous reposez celle-ci sur le pupitre et pensez à tout ça.
La Mage Eriol était donc un dragon ! Il a renié sa famille pour l’amour d’une mortelle. C’est assez poétique en fait.
Vous continuez à fouiller et trouver un autre feuillet partiellement brûlé qui dit :
“Je suis désespéré : voilà plus d’un an que je cherche sans répit à faire revenir Véra mais je n’arrive pas à activer le miroir. Je maudis le jour où j’ai reçu cet objet en cadeau ! J’ai cherché partout, j’ai expérimenté la magie la plus noire, j’ai même demandé des faveurs à des êtres innommables, mais c’est un échec complet. Véra, reviens-moi s’il te plaît ! Je suis tellement fatigué, je lutte pour empêcher la torpeur de m’envahir…”
Le reste du passage est illisible.
Eriol a perdu son épouse Véra. Il était désespéré et au bord de la folie apparemment. Pas étonnant qu’il se soit murer ici…
Puis une autre pensée vous traverse l’esprit : qui dit dragon dit trésor ! Et ce trésor vous en avez besoin pour vous débarrasser de la malédiction de Don Cénario et retrouver Sarya. Il doit être caché ici dans cette tombe.
Bien que vous compatissiez avec le Mage Eriol, vous devez vous occuper de vous-même, vous libérer de la malédiction et retrouver Sarya. Il est temps d’aller trouver ce trésor