La Caverne de Glace (vaincu(e))
Les multiples têtes de l’Hydre de Glace vous attaquent sans cesse et nous vous laisse aucun répit. A peine avez-vous paré la morsure de l’une que vous devez éviter le cône de froid de la suivante. Rapidement, vous vous retrouvez submergé(e) et ne voyez pas d’autre solution que la fuite. Lançant votre torche en guise de distraction, vous vous mettez à courir dans le noir. L’Hydre de Glace commence à vous poursuivre mais cesse alors que vous pénétrez dans un dédale de tunnels étroits, vous cognant sur toutes les parois. Finalement, vous trouvez une petite alcôve dans laquelle vous vous recroquevillez, meurtri(e) et à bout de souffle. Tentant de calmer votre respiration, vous écoutez et avez la bonne surprise de ne plus entendre les sifflements de l’Hydre de Glace derrière vous.
Avec précaution, vous vous relevez mais glissez sur quelque chose et manquez de retomber. Vous découvrez alors le corps gelé d’un jeune homme qui n’est ni un Scorfroid ni un Léoroyal, adossé contre la paroi. Dans sa main crispée, il tient une liasse de parchemins reliés, que vous avez du mal à extirper de sa poigne gelée. C’est une sorte de journal de voyage, mais qui est très abimé. Quasiment tous les feuillets sont illisibles sauf le dernier, probablement le plus récent. Il est écrit :
“Jour 17 : Nous avons commencé à cartographier la tombe ! Cet endroit est vraiment fascinant ! Marek et Vélina se plaignent que nous ne progressons pas assez vite et que la compétition va arriver mais je reste ferme : aussi extraordinaire que ce lieu puisse être, il est réputé pour être truffé de pièges et de dangers. Surtout que nous avons déjà faillir mourir dans cette trappe ! Comme il fait déjà nuit et que nous sommes fatigués, nous avons fait un petit camp dans le hall d’entrée et reprendrons nos recherches demain.
Jour 18 : Quelle horrible expérience ! Nous avons été attaqués dans la nuit. C’était tellement rapide que je n’ai pas vu par quoi, mais les cris de terreur de Vélina au loin retentissent encore dans ma tête alors que je revois le corps de Marek ensanglanté, serrant dans ses mains la carte que nous avions commencée. J’ai tellement eu peur que je me suis enfui, tenant de prendre la carte des mains de mon défunt ami mais elle s’est déchirée sous mes doigts et je n’ai pu en sauver qu’une partie. J’ai marché toute la journée en direction de la vallée, sans équipement ni provision, avalant de la neige pour me désaltérer. Je ne sais pas comment je vais pouvoir y arriver.
Jour 20 : Après deux jours de marche dans la montagne enneigée, je suis finalement arrivé en vue de la vallée. Je suis exténué, j’ai extrêmement froid et je sens que mes membres commencent à montrer de la rigidité. Plus tôt, je suis tombé dans une crevasse, et, incapable de grimper, j’ai pénétré dans une caverne obscure à la lueur de mon briquet qui ne durera pas longtemps. Je suis tellement fatigué qu’il faut que je me repose. Je me suis accroupi dans le couloir d’un tunnel. Je vais me reposer un peu avant de repartir. Tout à l’heure, j’ai entendu des sifflements étranges : c’était probablement le vent. Chaque fois que je regarde le bout de carte, je repense à Vélina et Marek et j’ai honte de les avoir abandonnés là-bas. J’aurais peut-être dû rester et périr avec eux… Non, je divague ! Je suis proche du campement des Cyclones de la Vallée ; ce n’est pas le moment de sombrer dans le défaitisme. Je vais juste me reposer pour quelques minutes et repartirai. Espérons que mes jambes pourront me porter, je ne les sens presque plus.”
C’est tout ce qu’il y a écrit. Vous trouvez aussi le bout de carte déchiré. Il montre l’entrée d’un édifice, dont le hall arbore deux statues. Vous le mettez dans votre poche.
A votre tour, vous commencez à avoir froid. La nuit va bientôt tomber et la température va chuter fortement. Contrairement au jeune homme, vous savez que l’hypothermie est mortelle et la rigidité des membres n’est pas bon signe. Vous ne pouvez pas vous permettre de vous arrêter ! A grand peine, vous vous redressez et, vous rappelant les enseignements des maîtres de votre guilde, vous remontez méthodiquement les couloirs du dédale, établissant une carte mentale des lieux. La chance est avec vous car peu de temps après, vous trouvez une petite ouverture dans la roche. Vous sortez, exténué(e) et transi(e) de froid, mais submergé(e) par le bonheur de respirer de l’air frais sous un ciel étoilé. Vous vous remettez en route et rejoignez en peu de temps le Chemin Central.